Pourquoi semer


Vous vous dites que c’est beaucoup plus confortable de rester chez soi pour regarder un film, ou qu’il suffit d’évangéliser par nos actes et notre manière d’être? Voici quelques raisons d’annoncer l’Évangile de manière explicite.

  • Aimer les personnes que nous rencontrons. L’amour au sens le plus profond n’est pas de l’ordre du ressenti, qui nous renvoie vers nous-même. Le véritable amour est fondé sur une décision à laquelle on reste fidèle, et où nous espérons le meilleur pour la personne que nous essayons ainsi d’aimer. C’est de cette manière qu’il est même possible d’aimer ceux qui nous font du mal. Il ne faut jamais cesser d’espérer le meilleur pour notre prochain et ce y compris pour ces personnes, notamment pour qu’elles changent de regard sur nous-mêmes si elles agissent de manière injuste. Aimer n’est pas tout accepter mais il y a certainement de l’amour dans la simple volonté de partager avec quelqu’un ce que nous savons être le meilleur pour toute vie humaine : la foi en Jésus-Christ mort pour nous et ressuscité. Dans la première épître aux Corinthiens (1 Corinthiens 13), l’apôtre Paul donne aussi des précisions sur ce que signifie profondément l’amour chrétien.
  • Agir en réponse à l’appel de Dieu. Dieu appelle chaque chrétien à parler de sa foi. En particulier dans un monde où beaucoup ne connaissent pas vraiment Jésus. Comme Jésus l’a dit à ses disciples dans Luc 10:2 : « La moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers dans sa moisson. ». Notre action ne doit pas être désordonnée. Il peut être bon de nous préparer avant d’évangéliser, en nous formant et en priant par exemple. Mais, comme pour tous les beaux projets, il y a aussi toujours des moments où il faut se jeter à l’eau. « Prier comme si tout dépendait de Dieu, mais aussi agir comme si tout dépendait de nous. » (attribué à saint Ignace de Loyola). Dans Marc 16:15 Jésus dit ainsi à ses disciples : « Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création. » Mu par la force de son appel à annoncer le Christ, l’apôtre Paul s’écrie même dans 1 Corinthiens 9 : « malheur à moi si je n’annonce pas l’Évangile ! »
  • Annoncer surtout le cœur de la foi chrétienne. Beaucoup de personnes ne savent pas ce qui est au cœur de la foi chrétienne. Il est bon d’essayer d’amener dans nos conversations un moment pour dire avec clarté ce qui définit fondamentalement la foi chrétienne. C’est-à-dire ce qui est le plus important dans ce que nous annonçons (parfois appelé le kérygme) : à savoir que Jésus, le fils de Dieu, à la fois pleinement Dieu et pleinement homme, est mort sur la Croix pour nous sauver de nos péchés (nos injustices…). Puis Il est ressuscité. Il nous appelle à recevoir gratuitement Son pardon en croyant en Lui. Manifestation de l’amour infini de Dieu pour les hommes. Victoire de Dieu sur la mort. Jésus a bien résumé le cœur de la foi chrétienne quand Il a dit à Nicodème : « Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. » (Jean 3:16). Nous avons besoin de Jésus car nous ne pouvons être sauvés qu’en Lui seul. Lui-même l’a dit : « Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. » (Jean 14:6).
  • Dire fidèlement la vérité qui « rendra libres ». Certaines convictions ou audaces du christianisme le rendent impopulaire, comme son attachement à la fidélité dans le mariage, ou l’importance qu’il accorde à la notion de péché qui nous rappelle combien nous sommes imparfaits et avons besoin du pardon de Dieu. De là, attention à ne pas limiter notre annonce de l’Évangile à ce qui serait facile. Il y a un juste équilibre à trouver pour être fidèle à la vérité de l’Évangile tout étant bienveillant. Par exemple, certains sont tentés aujourd’hui d’éviter de parler du péché, à savoir nos fautes et injustices devant Dieu par lesquelles nous rejetons le Christ et qui nous conduisent à la mort. C’est pourtant ce péché qui explique que Dieu ait payé un coût aussi incroyablement élevé que la mort de Son fils Jésus pour nous sauver. Pour réaliser pleinement la victoire totale de Son amour et de Son pardon sur la Croix et dans la résurrection contre le mal du monde, contre notre péché, et contre les accusations du diable contre nous. A condition que nous nous repentions de notre péché et que nous demandions à Dieu de nous pardonner. Le péché renvoie alors à quelque chose de difficile et terrible (nos fautes et la mort du Christ pour nous), mais il est impossible de parler de la grâce de Dieu sans parler du péché. On ne peut pas comprendre Son amour pour nous sans parler de Son pardon et aussi de nos fautes et de leur gravité. De même qu’on ne peut pas annoncer la résurrection sans parler de la Croix. C’est ainsi que la vérité rend vraiment libre puisqu’en elle (et donc en Christ) se trouve la libération du péché : « vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres. » (Jésus dans Jean 8:32). Le monde actuel souffre par ailleurs beaucoup de l’influence de fortes tendances relativistes. Face à cela nous avons tous profondément besoin de la vérité et du christianisme. Cela vaut alors bien le coup d’oser la contradiction là où le monde a besoin du christianisme.
  • Accueillir. Il nous semble difficile d’aller vers les gens pour annoncer le Christ, mais il est sans doute encore plus difficile pour beaucoup de personnes de prendre l’initiative de venir un jour spontanément dans une église ou un groupe de prière. C’est pourquoi il est nécessaire que nous allions nous-mêmes vers les gens pour les inviter et les accueillir, plutôt que d’attendre que ce soit eux qui viennent par eux-mêmes. D’ailleurs, Jésus n’est-Il pas Lui-même venu dans le monde pour nous sauver ? Dieu fait toujours le premier pas et nous montre ainsi comment faire. Nous pouvons donc bien faire aussi le premier pas vis-à-vis des personnes qui ne connaissent pas Jésus-Christ dans le monde. Tout le monde est en effet bienvenu dans le christianisme.
  • Promouvoir la justice. Le monde a besoin de davantage de justice dans bien des domaines aujourd’hui : sur les questions économiques, familiales, sociétales, sanitaires, environnementales ou encore énergétiques. Jésus appelle les chrétiens à mettre la recherche de la justice de Dieu au cœur de leurs vies : « Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu; et toutes ces choses vous seront données par-dessus. » (Matthieu 6:33). Quand nous annonçons le Christ, nous nous rappelons alors notre devoir de rechercher et pratiquer la justice dans nos propres vies, et nous pouvons aussi encourager ceux que nous rencontrons à se soucier davantage de ce qui est juste.
  • Trouver la joie. Il y a de la joie à annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ. Ce n’est pas une joie « facile » comme celle que certains cherchent dans des plaisirs qui nous dépossèdent de nous-mêmes, mais c’est une vraie joie. En fait, si nous avons le choix entre renier le Christ ou le confesser de manière fidèle mais au prix de souffrances, la foi chrétienne est sans ambiguïté. Elle nous dit clairement que le vrai bonheur est dans la fidélité au Christ, même si heureusement nous savons aussi que Dieu veut et peut nous pardonner nos manquements si nous lui demandons Son pardon. Mais nous savons par exemple combien a été grande la tristesse de Pierre après qu’il ait renié trois fois le Seigneur (Marc 14:72), ou quelle a été la tristesse du jeune homme riche qui s’en alla quand Jésus lui proposa de Le suivre (Matthieu 19:22). La vraie joie est toujours avec Jésus, même lorsqu’il est difficile ou coûteux de Lui rester fidèle. C’est aussi l’espérance qui nous est donné dans les Béatitudes : « Heureux vous qui pleurez maintenant, car vous serez dans la joie ! » (Luc 6:21). Et la première épître de Pierre dit également (1 Pierre 4:13) : «Réjouissez-vous, au contraire, de la part que vous avez aux souffrances de Christ, afin que vous soyez aussi dans la joie et dans l’allégresse lorsque sa gloire apparaîtra. » Jésus a aussi dit : « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir. » (Actes 20:35). Et cela vaut aussi pour le fait de « donner » l’Évangile que nous avons reçu. Et ce d’autant plus qu’il n’y a rien de plus précieux que nous puissions donner à quiconque.
  • Donner au monde l’annonce explicite de l’Évangile dont il a besoin. Il est bien dit que nous ne devons pas cacher la lumière qui nous vient du Christ : « et on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier, et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. » (Matthieu 5:13-16). Ainsi, il reste bien sûr très important d’aimer notre famille et nos amis, mais il faut aussi parfois aller vers le monde pour lui annoncer explicitement Jésus-Christ.

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